Les sites et applications de rencontres coquines comme Vivastreet ont le vent en poupe. Derrière l’anonymat d’un pseudo, chacun peut laisser libre cours à ses fantasmes les plus fous et espérer les réaliser. Mais entre excitation virtuelle et passage à l’acte, la frontière est mince. S’affranchissant des codes traditionnels de la séduction, ces nouveaux espaces de libertinage soulèvent de nombreuses questions.
La montée en puissance des rencontres coquines sur Internet
Avec la démocratisation d’Internet et l’arrivée des smartphones, les sites et applications de rencontres se sont multipliés, permettant des échanges plus rapides et plus directs. Parmi eux, Vivastreet s’est imposé comme l’un des leaders des petites annonces coquines.
Un succès porté par l’anonymat et l’accessibilité
Derrière un pseudo, les utilisateurs osent davantage dévoiler leurs fantasmes. La distance du net permet plus de audace et de liberté dans les échanges. On observe ainsi une augmentation des pratiques dites « hors normes » comme les échanges de couples, les plans à plusieurs ou la rencontre sadomasochiste.
L’accessibilité 24h/24 de ces sites et applications renforce aussi leur succès. On peut chatter et fixer des rendez-vous à toute heure du jour et de la nuit. La rapidité des échanges et la possibilité de multiplier les contacts expliquent cet engouement.
Une modération qui peine à lutter contre les dérives
Cependant, le caractère virtuel de ces rencontres expose aussi à de nombreux risques : usurpation d’identité, escroqueries, prostitution déguisée… Les équipes de modération peinent à contrôler efficacement les annonces publiées et à repérer les faux profils.
La fermeture en 2018 des rubriques « Rencontres » de Vivastreet, suite à plusieurs plaintes pour proxénétisme et mise en danger de mineurs, a mis en lumière ces dérives. Malgré les contrôles, la part d’ombre demeure sur ces plateformes.
Entre fantasmes débridés et danger des rencontres réelles
Si les échanges virtuels permettent de pimenter le quotidien et d’assouvir certains fantasmes, le passage à l’acte comporte son lot de risques, de déceptions et de questionnements éthiques.
La frustration du fantasme à l’épreuve de la réalité
Certains utilisateurs, plus en quête de reconnaissance et de plaisir narcissique que de rencontres physiques, restent cantonnés à la sphère virtuelle. Pour d’autres, le face à face avec l’inconnu(e) tant désiré(e) tourne court : problèmes de consentement, décalage avec les photos, pratiques imposées…
La réalité ne correspond pas toujours aux fantasmes distillés derrière un écran. Le passage à l’acte s’avère alors décevant, frustrant, parfois dangereux.
Des risques accrus pour les plus vulnérables
Ces rencontres exposent surtout les plus fragiles ou démunis : personnes isolées en quête d’affection, jeunes en manque de repères… En proie à une crise personnelle ou conjugale, certains se jettent à corps perdu dans ces aventures sans lendemain, s’exposant à de graves désillusions.
On note aussi une recrudescence d’arnaques et de pratiques prostitutionnelles camouflées. La frontière entre échanges libertins et exploitation sexuelle est poreuse. Ces dérives soulèvent un enjeu éthique majeur sur la régulation de ces sites.
Vers une redéfinition des codes de la séduction à l’ère numérique ?
Si elle comporte indéniablement des zones d’ombre, cette libération de la parole autour des pratiques sexuelles hors norme bouscule les codes traditionnels du flirt et de la séduction. Elle révèle aussi de nouveaux usages et de nouvelles attentes.
Des échanges décomplexés mais déshumanisés
La multiplication des contacts et des sollicitations sur ces sites entraîne une forme de déshumanisation et de standardisation des échanges. On va droit au but, en quelques messages, pour convenir d’un rendez-vous physique.
Les scénarios imaginés, les pratiques espérées sont également plus codifiés, avec une diffusion massive d’images et de vidéos pornographiques en ligne. On reproduit souvent mécaniquement les fantasmes vus sur le net.
Vers une place accrue du virtuel dans les préliminaires ?
Pour autant, le virtuel occupe une place croissante dans le parcours de séduction, même en dehors des sites spécialisés. Échanges de sextos, de photos intimes, jeux de rôle via messagerie… Internet est devenu le nouveau terrain de chasse des célibataires en quête de partenaires.
Cette dimension virtuelle facilite les prises de contact et permet de se désinhiber avant de passer aux choses sérieuses. Elle favorise l’émergence de nouveaux codes entre génération connectée en quête d’expériences.
En conclusion, l’engouement pour les plans culs et rencontres coquines en ligne révèle nos aspirations profondes en matière de sexualité. La frontière entre plaisir et danger y est néanmoins ténue. Ces nouveaux espaces exigent de redéfinir les règles du jeu pour mieux protéger les plus vulnérables sans brider nos libertés individuelles.
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